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Mis en ligne par Ignace de Witte le 30 novembre 2023

Toyota BZ 4X

Toyota est le 1^er constructeur mondial, avec 10,5 millions de véhicules immatriculés en 2022 (14 % de parts de marché), et vus les investissements que représente le lancement mondial d’un tout nouveau modèle et d’une nouvelle motorisation, le constructeur japonais a pris le temps qu’il faut pour sortir, à grande échelle, une voiture parfaite à tous points de vues : esthétique, technologique, pratique, économique et même iconique. Seul regret, l’option «volant d’avion» n’est pas encore disponible en Europe, à cause de la lenteur de l’administration européenne, qui veut tout contrôler mais est incapable de dire si son règlement UN-ECE 79 actuel concernant les volants automobiles est suffisant ou s’il faut le compléter par un chapitre spécifique pour la direction électrique que propose Toyota, mais aussi Tesla.

Je précise «à grande échelle» car Toyota a déjà commercialisé 1484 exemplaires d’un Rav-4 électrique en Californie en 1996-1997. Toyota aurait d’ailleurs pu simplement appeler son nouveau modèle e-Rav-4, mais non, le constructeur japonais a opté pour BZ 4X, un nom qui rappelle R2 D2 et P6 CO, les adorables robots dans Star Wars ! En fait BZ est l’abréviation de «Beyond Zero», en français au delà de zéro (émission), qui désigne la nouvelle gamme 100 % électrique de Toyota, 4 indique le modèle et X qu’il s’agit d’un SUV, ou plutôt d’un crossover comme on dit chez Toyota.

Le BZ 4X repose sur la toute nouvelle plateforme e-TNGA développée en partenariat avec Subaru, spécialiste on le sait des routières sportives à transmission intégrale. Par rapport à un Rav-4, le BZX4 est un peu plus bas et un peu plus long, mais avec surtout un empattement plus long de 160 mm, au bénéfice de l’espace intérieur, surtout aux places arrières. Le porte-à-faux arrière est plus court que sur un Rav-4 et le 2^e moteur sur l’essieu arrière prend de la place, mais le coffre conserve quand même une bonne capacité de 452 litres.

Le BZ 4X est disponible en version traction avant et en version intégrale, avec un second moteur sur l’essieu arrière. La version traction avant développe 150 kW et l’intégrale 2x80 kW. La puissance totale n’est pas beaucoup plus importante mais l’intégrale offre une meilleure motricité dans le sable, la boue et plus de sécurité sur route mouillée. D’autant plus que Toyota a développé un système électronique de contrôle de traction (gestion du couple moteur entre les 4 roues) très sophistiqué, baptisé «crawl control» qui permet même au BZ 4X des «croisements de ponts comme un Land-Cruiser» indique François Malgras (chef de produits).

Le BZ 4X est le premier véhicule électrique à La Réunion à offrir de réelles capacités de franchissement. Il ne va certes pas rivaliser avec un Hilux thermique dans le sale, mais son couple important lui permet de s’attaquer à de fortes pentes, dans la limite d’adhérence de ses pneus routes évidemment, et la version 4x4 est plus efficace à ce petit jeu que la version 2x4 (traction avant). Et, très important : le BZ 4X est le seul et unique véhicule électrique commercialisé à La Réunion capable de traverser un gué de 50 cm. La batterie est en effet placée non pas sous mais dans le plancher et elle est totalement étanche, de même que le faisceau électrique.

Photos © vroum.info
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)

L’habitacle est moderne, lumineux, avec comme principale caractéristique que Toyota est, à notre connaissance, le 1^er constructeur à reprendre l’idée géniale du i-cockpit de Peugeot ! On regarde les compteurs par dessus le volant, qui est très compact.

Mieux encore : la Toyota BZ 4X est la première voiture de série au monde qui propose (en option et sur certains marchés seulement pour le moment) la technologie «steer by wire» : la direction n’a pas une simple «assistance électrique», il n’y a carrément plus aucune liaison mécanique entre le volant et la barre de direction, on passe à la «direction 100 % électrique», comme sur une F1 ou sur un avion («fly by wire»).

Manœuvrer sans que les mains bougent du volant

Un des avantages de la direction électrique est que l’on peut paramétrer une démultiplication variable en fonction de la vitesse du véhicule et de l’angle donné au volant. On passe ainsi lors des manœuvres à basse vitesse de 3 tours de volant d’une butée à l’autre à 1 seul tour. Concrètement, lorsque les roues du BZ 4X sont droites, le volant braque au maximum de 200° à gauche et 200° à droite. On peut donc tourner le volant de butée à butée sans déplacer une seule main sur le volant. Il existe même un volant spécial, le «one motion grip», pour profiter pleinement du «steer by wire», un volant qui ressemble à celui d’un avion de ligne. Cette nouvelle technologie est en attente du feu vert de la Commission Européenne et sera sans doute disponible au Japon et en Amérique du Nord bien avant l’Europe.

CMM n’étant pas concessionnaire du réseau Toyota France mais importateur direct depuis le Japon, les 3 niveaux de finition disponibles (i-Groove, i-Sense et i-Tech) sont spécifiques à La Réunion.

Notre avis : le BZ 4X coupe l’herbe sous les roues du Rav-4 mais pas que, il va attirer comme un aimant tous ceux qui roulent déjà en hybride «qui se recharge en roulant», rechargeable ou même thermique, car Toyota a mûrement réfléchi son virage technologique et arrive avec d’emblée un produit irréprochable. Sa formidable puissance industrielle de premier constructeur mondial lui permet en effet de réaliser des investissements colossaux en R&D, sachant qu’ils seront rentabilisés par le nombre important de véhicules concernés.

Certaines marques chinoises proposent des véhicules électriques performants, mais l’industrie automobile chinoise est très dynamique… au point que certaines nouvelles marques ont déjà disparues du paysage ! Cela ne risque pas d’arriver avec Toyota, «too big to fail». Cette suprématie nippone s’accompagne parfois de fun, comme la Yaris GR ou la GT86, mais pour la BZ 4X, Toyota est resté relativement sobre dans l’ensemble, à l’exception de l’option «volant magique», que l’on a tous hâte de découvrir. Mais même sans cette option, la BZ 4X est vraiment un coup de maître. Le seul défaut qu’on lui a trouvé est qu’il faut s’habituer à orthographier son nom correctement !

 

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