Mis en ligne par Ignace de Witte le 4 août 2007
Photos © vroum.info
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Auris vient d’aurum, or en latin, et Toyota espère bien une ruée vers l’Auris, à la Réunion comme dans toute l’Europe, afin de confirmer sa toute récente position de leader mondial! Depuis 1931, le premier constructeur automobile mondial, c’est General Motor. Toyota est en passe de détrôner GM: au 1er trimestre, Toyota a vendu 2,34 millions de véhicules, contre 2,26 millions pour GM. Cette révolution dans le monde automobile s’explique par une priorité donnée à la fiabilité des voitures et un système de production optimisé qui permet de maîtriser les coûts de production.
Avec 32 millions d’exemplaires produits depuis 1966, année de son lancement, la Toyota Corolla est la voiture la plus vendue au monde. Au lieu de sortir une nouvelle génération de ce best-seller mondial, le constructeur japonais prend le risque de la remplacer, du moins en Europe, par un nouveau modèle: l’Auris. C’est dire combien Toyota est confiant dans les qualités intrinsèques de cette nouvelle voiture. Déjà sur les routes réunionnaises!
Une petite escapade au Brûlé (hauts de Saint-Denis) à bord de la nouvelle Auris nous a rappelé qu’il faut ajouter un élément à la liste des qualités des Toyota: l’agrément de conduite. Grâce à CMM automobiles, nous avons eu le plaisir d’essayer l’Auris dans la version qui sera sans nul doute celle qui aura le plus de succès à la Réunion: 1,4 litre diesel trois portes, finition Luna, c’est-à-dire la version de base (encore que Toyota n’aime pas cette appellation et préfère parler de «cœur de gamme»). Même en version de base, la Toyota, japonaise oblige, est déjà très bien équipée. Les performances, sur le papier, c’est pas terrible: 175 km/h de vitesse maxi et 12 secondes pour le 0-100km/h.
Mais au volant, c’est un régal: la puissance annoncée, 90 CV semble en dessous de la réalité tant la voiture est vive. La voiture pèse pourtant 1260kg. Quant au couple, il est suffisant pour rester en 2e dans les virages en épingles (dans le sens de la montée il va sans dire) vers le Brûlé. Pas besoin de jouer du levier de vitesses. La position de celui-ci suscite bien des commentaires: il est à mi-chemin entre le levier classique au plancher et le levier au tableau de bord des monospaces (voir photo). La finition de l’habitacle correspond bien au segment (compactes familiales): ce n’est pas le grand luxe mais c’est solide. Les plastiques sont malheureusement toujours aussi durs au toucher. L’habitabilité est en progrès par rapport à l’ancienne Corolla et une des meilleures de la catégorie (Peugeot 307, Citroën C4, Renault Mégane). La voiture est très silencieuse. Extérieurement, l’Auris est une voiture dont le design est disons… dans l’air du temps, sans grande originalité, un peu comme la nouvelle Yaris.
Personne ne va se retourner sur votre passage. L’avantage est que si vous la garer au pied de votre immeuble, elle ne va pas trop attirer la convoitise. Intérieurement, le design est plus original, avec la position du levier de vitesse déjà mentionnée, un frein à main qui du coup est vertical, des compteurs rétro éclairés orange, avec un voyant «shift+» et «shift -» qui indique au conducteur qu’il doit changer de vitesse. Ce dispositif permet d’économiser jusqu’à 5% de carburant. Les suspensions sont souples, sans être molles, la direction est précise, avec une assistance électrique. Conformément à sa vocation familiale, l’Auris a décroché 5 étoiles aux crash tests. Elle est notamment équipée de 6 airbags.
CMM, qui importe Toyota à la Réunion, espère vendre dans l’île 250 exemplaires de l’Auris en 2007, année de lancement, et ultérieurement 430 unités en année pleine… du moins si Toyota peut fournir. En effet, les chiffres de CMM sont actuellement «plombés» par certaines difficultés d’approvisionnement. Par exemple, le pick-up Hi-Lux double cab est en rupture de stock, ce qui fait le bonheur de son concurrent, le Nissan Navara, et il n’y a plus non plus d’Avensis disponibles chez CMM. Dépendre du premier constructeur mondial ne comporte donc pas que des avantages! On risque donc bien d’assister à la «ruée vers l’Auris» car il n’y en aura peut-être pas pour tout le monde.