Mis en ligne par Ignace de Witte le 4 mai 2014
Photos © vroum.info
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La Corée est le «pays des matins calmes». SsangYong est une marque coréenne qui a été rachetée par les Chinois, puis les Indiens (Mahindra). Ce background historique explique sans doute pourquoi le nouveau Korando (contraction de «Korean Can Do») est un véhicule à la philosophie asiatique: très zen. Mais pour le style, les Coréens ont fait appel aux Européens (Giugiaro).
Des Korando, il en circulent quelques-uns à La Réunion, des véhicules de la première génération (1983-1996), c’est à dire des clones de Jeep CJ7, ou de deuxième génération (1996-2006), un peu plus civilisés mais esthétiquement encore très proches de la Jeep. Les nouveaux Korando n’ont plus rien à voir avec leur ancêtre: ce sont depuis 2010 (troisième génération) des SUV élégants, dessinés par Giugiaro, avec une coque autoporteuse et plus un châssis échelle, et dont les principaux concurrents sont le Hyundai IX35 et le Kia Sportage.
Si on ne trouve quasiment pas de Korando de 3e génération phase I à La Réunion c’est parce que la carte SsangYong a été un moment délaissée, le temps de passer d’éCORé (Hyundaï) à SOREVA (Mazda, Subaru, Isuzu, Daihatsu), passation qui s’est concrétisée fin 2013. Les modèles de Korando qui viennent d’arriver chez nous, sont des 3e génération, phase II (restylage en 2014). La SOREVA nous a présenté ce nouveau véhicule, qui va symboliser le renouveau de la marque SsangYong à La Réunion, dans un cadre idyllique: l’hôtel Lux à l’Ermitage.
Pour l’occasion, Olivier Panissaud, de SsangYong France est spécialement venu de Paris pour animer la conférence de presse, à laquelle les principaux médias de La Réunion étaient invités. Les photos parlent d’elles mêmes: le Korando millésime 2014 est une évolution douce de la troisième génération, sans bouleversement comme entre les 1ère et 2e génération et entre les 2e et 3e génération.
Le porte à faux avant a pris quelques centimètres, pour augmenter la zone d’absorption de chocs en cas de collision avec un piéton. La surface vitrée est réduite, pour lui donner un air plus massif. La façade avant a été restylée. Les feux sont maintenant à leds, à l’avant comme à l’arrière. Des barres de toits et une double sortie d’échappement chromée lui donnent un air plus sportif.
Sous le capot, on ne trouve plus un «vieux» bloc Mercedes comme sur les Korando de 1ère et 2e génération, mais un bloc 100% maison: un quatre cylindres de 1998 cc délivrant 149 ch et 360 Nm de couple. Ce bloc a recours à ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle: injection directe à haute pression, rampe commune, quatre soupapes par cylindre, double arbre à cames, un turbo à géométrie variable et un FAP (filtre à particules) monté juste en aval du turbo, pour arriver plus vite à sa température de fonctionnement et éviter ainsi l’encrassement.
Une boîte manuelle à 6 rapports promet d’être «toujours dans les tours». La SOREVA propose deux motricités: 2 roues motrices (traction avant) ou 4 roues motrices, avec gestion électronique de la répartition du couple entre l’avant et l’arrière (traction avant en situation normale, transfert de 50% du couple sur l’essieu arrière quand l’essieu avant glisse). La puissance passe à la route par l’intermédiaires de roues de 17 pouces (finition Confort) ou 18 pouces (finition Sport), mais toujours avec des pneus en 225 de large.
Le Korando de 3e génération n’est peut-être pas aussi à l’aise en tout-terrain que ceux de 1ère et 2e génération, qui étaient de vrais baroudeurs, mais il a quand même une garde au sol et des angles d’approche et de sortie qui lui permettent de s’aventurer en dehors des chemins battus. La suspension est des plus classiques: Mc Pherson à l’avant et multi-bras à l’arrière (ce qui est cependant une nouveauté chez SsangYong).
Petite particularité: le train avant et le train arrière sont fixés sur un berceau qui lui-même est fixé à la coque autoporteuse, ceci dans un soucis de standardisation industrielle. Il est en effet prévu que le Korando évolue vers l’hybride ou le tout électrique (il existe déjà à l’état de concept-car). La direction est à assistance électrique, rendue nécessaire par l’obligation d’offrir l’ESP de série sur tous les véhicules.
SsangYong complète l’équipement d’aides à la conduite par toute la panoplie habituelle : ABS, mais aussi anti-retournement, aide au démarrage en côte ou en pente, etc. Dans l’habitacle, on note là aussi une douce évolution: nouvelle planche de bord, avec des plastiques moussés, de nombreux rangements, des inserts qui lui confèrent un aspect plus luxueux. L’instrumentation est très complète et ergonomique et comprend déjà un indicateur pour voir quand il faut changer de vitesse pour économiser le carburant (équipement obligatoire en Europe à partir de novembre 2014).
La qualité de finition est proche de celle d’un VW Tiguan. L’espace aux jambes à l’arrière est digne d’un monospace ou d’un gros 4x4. L’absence de tunnel centrale profite au passager du milieu. La banquette est rabattable 2/3 et l’inclinaison du dossier est réglable, pour augmenter l’espace du coffre. Quelques tours de roues permettent de saisir la philosophie du véhicule: soyez zen. L’insonorisation est correcte, la conduite se passe de commentaire: il fait bien le boulot, il met en confiance. Les accélérations sont correctes. Le freinage est puissant.
Les pneus «mud and snow» sont un bon compromis entre route et tout-terrain mais ils avouent vite leur limite en conduite sportive et on optera donc pour une conduite zen, celle du «pays des matins calmes», c’est comme ça que le Korando est le plus agréable. Le Korando semble (enfin) avoir trouvé sa voie: un SUV sympa vendu à un prix inférieur à celui du Hyundaï iX35 ou du Kia Sportage (à partir de 28.300 €), sans pour autant passer pour un véhicule low-cost, en raison d’un équipement, une qualité de finition et un agrément de conduite supérieurs.
Dernier argument en sa faveur: garantie 5 ans / 100.000 km. Plus de détails sur www.korando.re