Mis en ligne par Ignace de Witte le 4 janvier 2017
Photos © vroum.info
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Si le Navara double cab offre le confort d’une berline familiale avec d’intéressantes capacités de chargement et de franchissement, le king cab est moins civilisé et s’adresse plutôt aux bûcherons américains (il est distribué aux USA sous le nom de «Frontier») en inversant les priorités : un peu moins confortable sur route, mais diabolique en tout-terrain et en traction.
Le confort routier du nouveau Navara (nom de code NP300) tient en grande partie à sa nouvelle suspension arrière, multibras, à ressorts hélicoïdaux et barre antiroulis. C’est le seul pick-up du marché à offrir cette innovation technique! Mais cela ne concerne que le double cabine (4 portes), à vocation familiale et particulière. Le king cab (cabine rallongée, portes antagonistes) s’adresse, lui, aux professionnels et ce solide utilitaire conserve une suspension arrière à lames, indestructible.
Celle-ci est tarée pour transporter une tonne de charge dans la benne, soit 40 sacs de ciment par exemple. C’est donc assez raide ! Sur une route avec un mauvais revêtement et à vide, le train arrière du king cab «lit» parfaitement la route, là où le double-cab efface tout relief!
L’étagement de la boîte de vitesses (manuelle) nous a également paru choisi pour une utilisation difficile, avec un premier rapport vraiment très court.
Les pneus sont à taille normale (pas «taille basse»). Devant tant d’efforts pour nous attirer en dehors des sentiers battus, c’est ce que nous avons fait!
Une fois dans son élément de prédilection, le Navara montre son vrai visage de «revenant» (le film, avec Leonardo DiCaprio) et on comprend mieux qu’il ait obtenu le titre de «pick-up de l’année 2016», avec 80 points, devant le Mitsubishi L200 (47 points) et le Ford Ranger (39 points).
Cette distinction est en effet décernée en fonction des aptitudes routières ET en tout-terrain.
Sur route, le Navara évolue en mode normal 2WD, c’est-à-dire 2 roues motrices (propulsion).
En mode 4 roues motrices (4WD), que l’on enclenche en tournant une molette au tableau de bord, les 450 Nm de couple moteur sont répartis à 50-50 entre les deux essieux et la direction du king cab prend alors un tout petit peu de lourdeur, mais à peine.
En mode 4 roues motrices et rapports courts (4LO), c’est un 4x4 de bûcheron, conçu pour arracher les vieilles souches et autres travaux de force ! Attention : l’indispensable blocage du différentiel arrière est en option. Par contre, le contrôle de la vitesse à la descente et l’aide au démarrage en côte sont d’origine.
Notre véhicule d’essai disposait du 2,3 litres diesel en version 160 chevaux. La différence avec la version 190 chevaux tient uniquement dans le fait que d’un côté, on a un simple turbo et de l’autre un double turbo. Les deux moteurs ont fait leurs preuves sur le Renault Master.
Notre essai s’étant déroulé avec une benne vide, les 160 chevaux de la version de base étaient largement suffisants, en toutes circonstances.
Un petit tour dans le lit de la rivière des Galets et aux alentours nous a permis de vérifier la gestion électronique de l’adhérence, qui nous semble parfaite ; vraiment, rien à redire, c’est un bosseur ! Notre modèle d’essai avait une belle peinture métallisée, des jantes en alliage et quelques chromes (coques de rétroviseurs): il pouvait donc également faire le show le samedi soir à Saint-Gilles, même si ce n’est pas son terrain de prédilection!
Dernier argument en sa faveur, le Navara détient le record de sa catégorie en ce qui concerne la capacité de traction : 3,5 tonnes, soit déjà une très grosse remorque!
Il n’y a donc aucun obstacle pour l’empêcher de monter sur la 3e marche du podium, derrière le Toyota Hilux et le Ford Ranger, voire qu’il chamboule carrément la hiérarchie actuelle, si la politique tarifaire de la SOGECORE lui en donne les moyens. Tout est en effet une question de rapport qualité/prix!