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Mis en ligne par Ignace de Witte le 4 mars 2016
Photos © vroum.info
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En 60 ans de production, le Land Rover Defender est passé du statut de simple voiture à celui d’icône automobile. Les derniers modèles disponibles s’arrachent à prix d’or. Kolors Automobiles a la chance d’en avoir encore un dans son show-room de Saint-Pierre, mais pas pour très longtemps, quelqu’un a déjà parait-il pris une option.
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître: à l’époque, il n’existait qu’un seul Land Rover, disponible en trois types de carrosseries (pick-up, crew-cab et station-wagon) et trois empattements. On le reconnaissait aussi à sa couleur: en «zèbre», c’était le véhicule de la série télé «Daktari», en jaune celui du raid Camel Trophy et en kaki celui de la police anglaise qui traquait alors les membres de l’IRA dans les rues de Belfast.
Et puis il y a eu le Range, le Discovery, le Freelander, etc. de sorte que «LE» Land Rover a été contraint de se trouver un nom pour se distinguer du reste de la gamme: «Defender». Mais c’est bien sa principale évolution en 60 ans de carrière! Car à part ça, il est strictement resté le même: un châssis indestructible en acier, une caisse carrée en tôles d’aluminium, un pare-brise plat, un moteur qui ne délivre pas beaucoup de puissance mais énormément de couple, un système de transmission 4x4 permanent et surtout une économie hallucinante au niveau des accessoires, totalement à contre-courant de la mode actuelle!
Les deux motivations à l’origine de ce choix délibéré semblent être: «Si ce n’est pas absolument indispensable à faire avancer la voiture, c’est inutile». Et: «Plus c’est simple, moins il y a de sources possibles de panne». Effectivement, le Land Rover est certainement un des véhicules les plus fiables au monde. Vous pouvez en sortir un de sa caisse, faire le plein de carburant et traverser le Sahara sans que cela étonne personne.
Au fil des décennies, au lieu de se démoder, le land Rover est devenu tendance: avec l’arrivée de la New Beetle, de la Fiat 500, de la nouvelle Mini, etc. certains sont heureux de pouvoir rouler au volant d’un authentique Defender, neuf!
«Authentique», au quotidien, cela veut dire «d’une autre époque». Le simple fait de monter à bord et s’installer au volant nous projette… 60 ans en arrière! La position de conduite est spéciale, de même que l’ergonomie générale. Sans oublier que la clef de contact est à gauche et le levier d’ouverture du capot moteur côté passager… Bref, le Land Rover n’a pas oublié ses origines «british empire» et si son volant est à gauche pour le marché «continental», c’est visiblement à contre-cœur!
Petite concession à la modernité: le siège central avant a été remplacé par un immense vide-poche. Certains auraient préféré que l’on en profite pour placer les deux sièges avant un peu moins collés aux portières, mais bon…
C’est quand même confortable et la position de conduite est parfaite à l’usage, du moins si l’usage est de faire du tout-terrain, auquel cas, on est effectivement le plus souvent la tête dehors pour voir si ça passe! En fait, ça passe toujours!
Le Defender est équipé d’un essieu rigide à l’avant mais la direction est douce et précise, un bon point en ville. Sur route sinueuse, c’est même un régal et cela donne envie d’attaquer, une envie vite réfrénée par le moteur et la boîte de vitesses qui ont été conçus pour tourner à faible régime. Sur les grands axes, le véhicule reste agréable mais l’insonorisation n’est certainement pas au niveau d’un SUV allemand!
Son terrain de prédilection reste le 4x4 pur et dur, un domaine où ses suspensions à grand débattement, sa garde au sol et sa motricité infaillible font des prodiges. Seul un tracteur agricole passe mieux dans les ornières. C’est simple: si vous «plantez» un Land Rover, c’est que vous l’avez fait exprès!
Au niveau des capacités de franchissement, certains 4x4 modernes font maintenant presque jeu égal, grâce à des technologies très sophistiquées qui permettent de répartir électroniquement le couple disponible entre les quatre roues en fonction de l’adhérence, mais l’avantage du Defender c’est justement son absence de sophistication et donc sa fiabilité et sa longévité hors pair.
Jeep a réussi a faire évoluer son Wrangler tout en respectant son ADN. Il serait étonnant que Land Rover n’y parvienne pas lui aussi s’il le voulait. Pourtant, on parle de plus en plus de l’arrêt de la fabrication du Defender, d’où la ruée sur les derniers modèles disponibles en concession.