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Mis en ligne par rédaction le 25 décembre 2019
Photos © vroum.info
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La première fois que je l’ai vue, c’était dans les années 90, elle m’a dépassé sur la 4 voies à hauteur de La Possession. À l’époque, elle avait encore sa peinture d’origine noire, mais c’est surtout le bruit qu’elle faisait qui m’a marqué! Je ne la connaissais alors que de réputation: c’est une ex-voiture du président zaïrois Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga, arrivée à La Réunion par miracle, comme nous le raconte son actuel propriétaire: «Mobutu l’a achetée en Suisse où il avait une résidence. Puis elle fut exportée au Zaïre, par avion ou bateau? Je n’ai pas eu l’info. Mobutu n’a pas fait 10.000 kms avec, il a acheté un LM002 blindé et renvoyé la Countach en France, chez Edmond Ciclet . Celui-ci a appelé un bon client à lui sur l’île et lui a dit: il y a une Countach à vendre, achètes la !»
Edmont Ciclet est le plus grand spécialiste Lamborghini de France. C’est lui qui a ajouté avant son expédition l’aileron et les bas de caisse 25th anniversary, une option Lamborghini qu’elle n’avait pas à l’origine.
«Son nouveau propriétaire a explosé le carter sur un galet à l’entrée de la route en corniche. Ciclet et 2 mécanos sont venu réparer les dégâts: carter, vilebrequin et 2 attelages mobiles neufs».
Plus tard, je l’ai revue sous une bâche au garage Peugeot de la rue Royale à Saint-Paul, devenue rouge et «en attente de pièces», une expression polie pour dire que son propriétaire n’avait pas les moyens d’effectuer l’entretien, toujours hors de prix sur une supercar. Il se murmure qu’un technicien est venu d’Italie pour s’en occuper mais qu’il est reparti sans y avoir toucher, tellement ce qu’il a découvert l’a désolé: «Sé né piu une Lamborghini».
C’est alors que son propriétaire actuel l’a récupérée: «Oui, les jantes BMW dont tu parles, c’est moi, tout simplement parce que des pneus en 345 de large c’est introuvable à la Réunion et qu’il fallait bien que je la déplace!» Et puis, il y a quelque temps, je l’ai revue, devenue orange Miura, refaite à neuf, qui plus est, c’était sous la tranchée couverte de Saint-Denis et son pilote faisait évidemment vrombir le moteur, puisque ce tunnel est un véritable «music-hall»!
Une petite recherche sur le net m’a permis de trouver une vidéo de sa restauration par un passionné, à visionner sur youtube en cliquant ICI . Son nouveau propriétaire a mis deux ans pour la remettre en état. Et la restauration n’est pas finie: «Elle roulera de nouveau sur les routes de mon île sûrement en 2021».
Le nom « Countach » provient du mot argot piémontais contacc signifiant «fabuleux». La Countach succède à la Miura. Si la Miura avait une coque autoporteuse, la Countach dispose d’un chàssis tubulaire soudé en tubes de 1 mm d’épaisseur et de différents diamètres: 30 mm, 25 mm et 15 mm. Le chàssis est ensuite habillé de panneaux en aluminium de 1,5 mm d’épaisseur, selon un design signé Bertone. La Countach est basse: à peine 1m de haut, large et assez compacte. C’est la 1ère voiture de série au monde avec des portières s’ouvrant en élytre (assistées de vérins à gaz).
Toutes versions confondues, prototypes inclus, très exactement 2.042 exemplaires ont été produits entre 1974 et 1990. «LP» signifie «Longitudionale Posteriore» en référence à la position du moteur V12. Les cylindres forment un angle de 60°. QV indique «quattrovalvole», soit 4 soupapes par cylindre (et oui, 12x4 = 48 soupapes au totale).
Les cylindres sont alimentés par deux rampes de trois carburateurs double corps Weber. Les exemplaires destinés au marché US ont cependant une injection Bosh K-jetronic. La boîte de vitesses est manuelle, à 5 rapports. Elle est située entre les sièges: cela simplifie la tringlerie, le levier de vitesse est directement au dessus de la boîte. Cette disposition suppose que l’arbre de transmission traverse le carter moteur pour rejoindre le train arrière: une architecture curieuse, mais à priori avantageuse puisqu’elle a été reprise sur la Bugatti Chiron.
Prix de la Lamborghini Countach en 1986: 911.800 FF, soit… 140.000 €! C’est là qu’on voit l’effet de l’inflation, aujourd’hui, pour 140.000 €, on n’ a pas de supercar! La Countach sera suivie par la Diablo en 1990 (dans la catégorie des sportives à moteur central). Lamborghini appartient actuellement au groupe Volkswagen. Un petit nombre de Countach ont été assemblées en Afrique-du-Sud par l’importateur local Intermotormakers (IMM). Ce n’est pas le cas de cet exemplaire, qui provient bien de San'Agata (Italie), le berceau de la marque.
Lamborghini Countach | ||||
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LP400 | LP 400S | LP500S | LP5000 QV | |
158 ex | 237ex | 23 ex | 610ex | |
Longueur | 4,140 mm | |||
Largeur | 1,887 mm | |||
Hauteur | 1,070 mm | |||
Empattement | 2,450 mm | |||
Poids | 1,065 kg | 1,200 kg | 1,480 kg | 1,490 kg |
Moteur | V12 longitudinal en position centrale arrière | |||
Cylindrée | 3.929 cc | 3.929 cc | 4.754 cc | 5.167 cc |
Taux de compression | 10.5:1 | 10.5:1 | 9.2:1 | 9.5:1 |
AlimentationWeber | 45 DCOE | Weber 44 DCNF | ||
Puissance | 276 kW (370cv) | 261 kW (350cv) | 276 kW (370cv) | 335 kW (449cv) |
Couple | 361 Nm | 356 Nm | 418 Nm | 500 Nm |
O-100km/h | 5.4 s | 5.9 s | 5.2 s | 4.8 s |
CO2 | - | - | 538 gr | - |
Chevaux fiscaux | - | - | 32 CV | - |