Mis en ligne par
Ignace de Witte
le 4 mars 2014
Photos © vroum.info
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Pas de sellerie cuir ou d’accessoires plaqués or mais cette KTM est quand même à ranger dans la catégorie premium, en raison de sa très haute technicité. C’est une moto «ready to race», mise au point par des pilotes de moto GP et des ingénieurs. Puisque cette moto s’adresse aux amateurs de sports extrêmes, Top Moto offre un saut en parachute depuis un hélicoptère pour tout achat (avec la complicité de www.fly974.com)!
Contrairement à une voiture moderne, une moto, c’est avant tout un moteur. C’est la pièce maîtresse de ce naked bike. Le moteur de la KTM Super Duke 1290 est une merveille mécanique. Tout d’abord, sa cylindrée est de 1301 cm3, ce qui est énorme pour une moto, d’autant plus que cette cylindrée est répartie sur seulement deux cylindres.
Ils sont placés en V, comme sur une Harley-Davidson (mais calés à 75° et pas à 45°). Double arbre à cames et 4 soupapes par cylindre, évidemment. Double allumage, c’est à dire deux bougies par cylindre, pour une propagation plus rapide du front de flamme.
Les pistons sont dérivés de la Formule 1 et le moteur est «supercarré», c’est à dire que l’alésage est supérieur à la course (108mm/71 mm) pour des montées en régime plus rapides.
L’injection électronique est confiée à Keihin (Japon) et c’est bien la seule concession au pays du soleil levant, sinon cette KTM est 100% made in Europe: levier Magura, freins Brembo, ABS et «traction control» Bosh, échappement Akrapovic (en option). Refroidissement liquide, vilebrequin allégé, trois pompes de lubrification, etc. pour atteindre seulement 62 kilos sur la balance: ce bloc moteur est terrifiant par sa légèreté alors qu’il délivre 180 chevaux en version débridée et 144 Nm de couple (192 chevaux avec le kit stage 1)!
Le compte-tours est gradué jusqu’à 12.000 tours, sans zone rouge…Justement, pour dompter la bête, KTM, qui se préoccupe de l’intégrité physique de ses clients, a, d’une part, conçu une partie-cycle de folie avec l’aide de pilotes GP, dont notamment l’Irlandais Jeremy McWilliams et l’Américain Chris Fillmore, et, d’autre part, KTM a prévu plusieurs aides électroniques à la conduite.
Les jantes de 17 pouces (3,5 pouces de large à l’avant et 6 pouces de large à l’arrière) sont chaussées de pneus Dunlop Sportsmart II spécifiquement conçus pour la Super Duke 1290. La fourche avant de type inversée de 48 mm de diamètre et le mono amortisseur arrière sont signées WP (anciennement White Power, une entreprise rachetée par KTM): 125mm de débattement à l’avant, 156mm à l’arrière, tout est réglable en compression et détente. Le freinage est assuré par trois disques (2x320 mm à l’avant, 1x240 mm à l’arrière) et des mâchoires Brembo (quatre pistons à l’avant, deux à l’arrière). Le monobras arrière est une pièce de fonderie d’aluminium extraordinaire, qui mériterait d’être exposée dans un musée d’art moderne! Ajoutez une selle très creusée, un réservoir de 18 litres aux formes torturées, quelques caches, un phare futuriste (on dirait un casque des Daft Punk!) un guidon style Renthal (aluminium forgé, forme conique) et vous fixez tout ça sur un cadre treillis en tube d’acier au chrome molybdène (l’acier ultra-résistant des clefs à molette), avec une boucle arrière en aluminium. La moto accuse au final à peine 189 kg sur la balance: presque 1 cheval pour 1 kilo, un rapport poids/puissance démoniaque (en version full power)! Le 0 à 200 km/h est atteint en 7,2 secondes: bien des voitures sportives n’atteignent pas les 100 km/h en si peu de temps!Les performances de cette KTM sont d’ailleurs d’un tel niveau qu’on se demande bien pourquoi Guillaume Ally, gérant de Top Moto offre un saut en parachute à tout nouvel acquéreur: il ferait mieux d’offrir un stage de récupération de points!
Réponse de l’intéressé: «Justement, en chute libre, on peut atteindre et même dépasser les 200 km/h sans risquer d’être flashé par un radar!»
La partie cycle permet aux pilotes chevronnés de tirer toute la quintessence de ce prodigieux moteur mais pour les autres? KTM a prévu plusieurs aides électroniques qui permettent de dompter progressivement la bête. Tout d’abord un ABS et un Traction Control (comme sur une voiture de sport), qui empêche quasiment tout dérapage au freinage comme à l’accélération, en ligne droite et en courbe (grâce à un capteur d’angle).
Mais il y a mieux: KTM vous propose une interface informatique pour choisir entre trois modes de conduite: street (mode normal), sport et rain (pluie). Non seulement la cartographie d’injection est modifiable mais également les seuils d’intervention du Traction Control et la cinématique de la poignée de gaz. On peut changer de mode de conduite en roulant (il suffit de fermer les gaz). L’interface informatique permet aussi de déconnecter l’ABS et le traction control (fortement déconseillé pour les débutants).
La prise en main est étonnement facile, sans doute à cause de la hauteur de selle raisonnable, la poignée de gaz électrique («ride by wire», plus de câble d’acier), l’embrayage hydraulique, les leviers réglables, l’onctuosité du moteur , la partie cycle rassurante mais surtout les aides électroniques, incroyables d’efficacité.
La KTM Super Duke 1290 est commercialisée par Top Moto à 19.690 €: c’est peut-être cher pour un deux roues mais, par rapports à ses performances, supérieures à celles d’une Porsche 911, c’est donné! Top Moto compte d’ailleurs en écouler entre 10 et 15 par an et les cinq premières ont été vendues aussitôt les roues posées sur l’île.
Photo: Marina, d’Hélilagon. C’est de leur base située à Plateau-Caillou (Saint-Paul) que décolle l’hélicoptère duquel on saute en parachute avec www.flying974.com, depuis l’altitude de 3300m: montée d’adrénaline garantie.
