Mis en ligne par Ignace de Witte le 4 septembre 2016
De 2002 à 2004, la planète motard a tremblé sous les coups d’accélérateur de la Ducati 998s Corse. En fait, elle continue à trembler car, si la moto n’est plus produite, elle enflamme encore les passionnés de belles mécaniques italiennes. Cet exemplaire roule, ou plutôt «vole très bas» à La Réunion.
Ducati, c’est bien entendu un bicylindre reconnaissable entre tous, en «L» (ou en «V» ouvert à 90° si vous préférez), à 2 arbres à cames en tête et 4 soupapes par cylindre. Contrairement aux autres moteurs de moto (ou de voiture), où les soupapes sont ouvertes par des cames et se referment à l’aide d’un ressort de rappel, ici, les soupapes sont commandées par un système d’ouverture et de fermeture «Desmodromic», sans ressorts de soupapes. Cela permet d’atteindre 10.000 tr/min, au prix d’un bruit mécanique caractéristique (et que seuls les Ducatistes apprécient) !
C’est l’ingénieur italien Fabio Taglioni qui a mis au point le système utilisé par Ducati, qui l’utilise depuis…1956.
Le moteur de 998 cm3 est «super carré» : l’alésage (100 mm) est plus important que la course (63,5 mm). L’alimentation est électronique, confiée à Magneti-Marelli. D’origine, le moteur de cette version «S» développe 136 chevaux à 9500 tr/minute. La puissance est transmise à la roue arrière via une boîte de vitesses à 6 rapports et une transmission finale par chaîne. L’embrayage est de type multidisques à sec.
Le moteur est inséré dans un cadre treillis tubulaire, là encore typique de Ducati, avec une fourche inversée à l’avant (127mm de débattement) et un monoamortisseur à l’arrière (130 mm de débattement). Le frein avant comporte deux disques de 320 mm de diamètre, pincés par des Brembo à 4 pistons. À l’arrière, on trouve un simple disque de 220 mm, avec une pince à deux pistons.
Photos © vroum.info
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C’est une belle mécanique mais ce qui est extraordinaire sur ce modèle, ce sont les nombreuses pièces en carbone, notamment les silencieux Termignoni et surtout les jantes, en véritable carbone, ce qui est très rare, pour ne pas dire unique à La Réunion. C’est une amélioration apportée par son précédent propriétaire, qui n’aimait pas les jantes Marchesinis d’origine de sa «S» et a opté pour les jantes du modèle «R» (l’édition limitée à 500 exemplaires, juste pour être homologuée en championnat superbike).
D’origine la moto pèse 198 kg à sec, ici, elle descend à 180 kg… tous pleins faits!
Vous avez remarqué que depuis le début, toutes les marques citées sont italiennes. La seule exception semble être les suspensions, de marque Öhlins: parce que c’est la marque qui équipe la machine de Ben Bostrom, le pilote de superbike.
En raison de la position de ses deux cylindres, l’un derrière l’autre, la moto est très étroite. Elle est également compacte : 1410 mm d’empattement et 790 mm de hauteur de selle. Cela n’en fait pas pour autant une moto facile à conduire en ville. La 998 a été conçue pour rouler vite sur une route ayant un bon revêtement et surtout de belles courbes, idéalement un circuit. En ville, elle va vite devenir inconfortable, car, d’une part la 1ère est très longue et nécessite de jouer de l’embrayage, et, d’autre part, en l’absence de la force du vent qui appuie sur le buste, tout le poids repose sur les avant-bras et les poignets deviennent vite douloureux.
On notera que la 998 était disponible en «Biposto» ou «Monoposto» (monoplace ou biplace) mais les volontaires pour faire un tour comme passager sur une 998 sont encore plus rares à trouver que des Réunionnais qui ont vu des martiens!
Ah oui, parce qu’il y en a toujours un qui demande ça: vitesse maximum 280 km/h.