Mis en ligne par Ignace de Witte le 4 décembre 2016
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Alors que tous les constructeurs s’accordent à dire que les berlines classiques, c’est fini, de même que les breaks, et que ce que les clients veulent, ce sont des SUV, Audi sort du lot et lance le Q2, une voiture qui porte bien la lettre de désignation des SUV de la marque, ainsi que quelques signes distinctifs de ce type de véhicule, mais qui, en réalité, n’appartient à aucune catégorie précise. C’est simplement une voiture à cinq portes conçue pour être spacieuse, élégante et pratique au quotidien.
L’impression est forte: celle que, pour une fois, les ingénieurs allemands ne se sont pas dit: «Allez, on va concevoir un SUV compact urbain», mais qu’ils ont pris le problème dans l’autre sens et ont cherché à répondre aux besoins des utilisateurs, dans une certaine fourchette de prix.
Évidemment, les ingénieurs ont dû transiger avec le marketing et la ligne générale a quand même des airs de SUV, avec des passages de roues en plastique (mais peints couleur carrosserie), un hayon arrière et une hauteur d’assise relativement élevée.
Mais il n’y a pas de barres de toit et la garde au sol est tout ce qu’il y a de plus normale. Sans oublier que c’est une deux roues motrices et pas un 4x4. L’étiquette SUV ne lui colle pas trop à la peau.
Esthétiquement, Audi a joué l’originalité, avec une double nervure sur les flancs et surtout ce petit panneau de couleur différente de la carrosserie sur chaque côté (side blade) qui rappelle le Range-Rover Evoque!
La face avant est par contre sans surprise et 100% «Audi». La signature lumineuse a toujours été une préoccupation du constructeur allemand et le Q2 ne déroge pas à la règle: il arbore à l’arrière des clignotants à défilement de toute beauté et, à l’avant, les feux de jour rappellent le «marteau de Thor» des nouvelles Volvo!
Autre concession des ingénieurs au marketing: les petits panneaux latéraux sont disponibles en plusieurs couleurs, pour personnaliser son véhicule.
L’intérieur est sobre, premium et sans fausse note. Il y a de l’espace, à l’avant comme à l’arrière, la planche de bord ressemble furieusement à celle de l’A3. Elle peut être égayée par des inserts de couleurs, qui remplaceront avantageusement le traditionnel gris. Le magnifique virtual cockpit est en option.
L’équipement est complet et comprenait, sur notre modèle d’essai, une bien pratique caméra de recul de dernière génération. Il y avait également une alerte anti-collision, paramétrable via l’ordinateur de bord et son grand écran de plus de 8 pouces. D’emblée, l’alerte se déclenche très tôt, sans doute parce que nos amis allemands ont la chance de disposer d’autoroutes où la vitesse n’est pas limitée et où il est plus prudent de conserver une distance de sécurité très importante. Pour La Réunion, limitée à 110km/h, on peut aisément régler le seuil d’alerte au minimum.
Thomas Anastaze, le patron d’Audi à La Réunion, pense que le mix essence-diesel sur ce modèle sera de 50-50. Sous le capot de notre modèle d’essai, nous trouvons donc un bloc 4 cylindres essence de 1,4 litre emprunté à la Golf (une valeur sûre) qui développe 150 chevaux et 250Nm de couple, transmis aux roues avant par l’intermédiaire d’une boîte manuelle à 6 rapports.
Ce moteur est extrêmement silencieux, ce qui participe au confort à bord. Il est également très sobre, grâce à sa technologie «cylinder on demand», qui le fait fonctionner sur 2 pattes au lieu de 4 lorsque les circonstances le permettent (descente, décélération).
La voiture accusant à peine 1.265 kilos sur la balance, le rapport poids/puissance est très correct et, grâce au bon étagement de la boîte, la voiture se montre vive et agréable à conduire, sans toutefois être une sportive: de 0 à 100 km/h en 8,5 secondes.
D’autres motorisations sont ou seront disponibles, depuis le 3 cylindres essence, pour ceux qui ne font que de la ville et cherchent la sobriété, au 2 litres diesel de 190 chevaux, pour les très gros rouleurs, en passant par un 1,6 litre diesel de 116 chevaux, qui sera proposé à 1.000 € environ de plus que le 1,4 litre essence de 150 chevaux.
Nous parlions au début de «fourchette de prix». Lors de sa présentation officielle au mois de décembre, l’Audi Q2 était annoncé «à partir de» 38.900 € (1.4 TFSI). Rouler en Audi, c’est voyager en 1re classe et cela restera toujours plus cher que la classe éco. C’est, hélas, encore plus vrai depuis le 1er janvier 2017: le cheval fiscal est passé de 39 à 51 € et la carte grise augmente donc de 96 € (8 CV).
La Q2 est également passée au 1er janvier de «neutre» (zéro bonus-malus) à environ 73 € de malus (130 grammes de CO2/km). Sans oublier la hausse des carburants (+7 centimes sur le SP95). Bref, rien ne change en 2017 de ce côté-là: l’automobiliste est toujours une vache à lait pour les pouvoirs publics (état et Région).