Mis en ligne par
Ignace de Witte
le 4 juillet 2015
Photos © vroum.info
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Vous avez aimé la trilogie «Pour une poignée de dollars» (1964), «Pour une poignée de dollars de plus » (1965) et «Le bon , la brute et le truand» (1966), de Sergio Leone, avec Clint Eastwood et l’incroyable musique d’Ennio Morricone? Alors vous allez adorer la nouvelle Jeep Renegade! C’est le premier modèle sorti par Jeep depuis que la marque a été rachetée par Fiat et, franchement, cette Italienne sent bon l’Amérique!
Les SUV compacts ont le vent en poupe: Nissan Qashqai, Dacia Duster et autres Kia Sportage se vendent comme des petits pains et représentent 20% des ventes de véhicules neufs. Fiat n’a pas de véritable légitimité sur ce créneau car, à part la Panda 4x4…
C’est donc sous la marque Jeep, récemment acquise par Fiat, que la marque italienne a développé son arme fatale pour s’imposer sur le créneau des SUV urbains compacts. D’une authentique Jeep «made in the USA», comme par exemple le Wrangler, la Renegade «made in Italy» a adopté la face avant reconnaissable entre 1000, avec ses deux phares bien ronds et une grille de calandre à 7 fentes verticales.
Le capot est également assez horizontal et le parebrise assez plat et vertical. Le dessin des feux arrières rappelle les nervures des jerrycans de l’armée américaine! Visuellement, le Renegade fait incontestablement partie de la famille Jeep. Mais le ramage vaut-il le plumage?
GBH (Groupe Bernard Hayot), importateur Jeep à La Réunion, a bien voulu nous prêter un Renegade de démonstration pour le découvrir, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du 2 litres Diesel de 140 chevaux (d’origine Fiat), accouplé à une boîte de vitesses automatique à, tenez-vous bien … 9 rapports!
Alors, d’une part, les 140 chevaux revendiqués sont bien là, et ce ne sont pas des poneys, d’autre part, cette boîte de vitesses est fabuleuse, elle permet d’être toujours dans les tours et le moteur paraît beaucoup plus puissant qu’il n’est vraiment. En outre, la motricité est paramétrable selon plusieurs modes de conduite (automatique, neige, sable et boue), que l’on choisit via un bouton au tableau de bord, et on dispose d’une fonction descente contrôlée et aide au démarrage en côte.
En plus, l’exemplaire qui nous a été confié avait l’option sellerie cuir, la peinture noire métallisée, la clim bizone, etc. bref, tout le confort moderne auquel on est en droit de s’attendre de la part d’une voiture à vocation urbaine. Qu’on se le dise: autant le Wrangler est rustique, autant le Renegade est branché!
Première impression à bord: on est assis assez haut pour dominer la route, la position de conduite est parfaite, les montants de parebrise sont épais mais le champ de vision est large et dégagé.
Le volant est petit car la direction est assistée électriquement, l’instrumentation est bien lisible et toutes les commandes tombent sous la main, preuve d’une bonne ergonomie. Le niveau de finition est excellent et, personnellement, j’apprécie que le Renegade sache faire preuve d’humour, avec par exemple cette fausse tache de boue sur le compte-tours ou cette petite jeep du débarquement qui grimpe sur le bord du parebrise!
Sur route, on est à des années lumières d’un Wrangler: c’est le silence, la direction est légère et les mouvements de roulis dans les virages sont parfaitement maîtrisés.
Le poids non suspendu (jantes, pneus, freins, etc.) est réduit par rapport à un 4x4 de franchissement pur et dur et cela se ressent. La suspension est bien calibrée et le Renegade offre un excellent confort de conduite sur route même déformée. En ville, il ne sera jamais aussi maniable qu’une Smart mais il se débrouille pas mal. Pour se garer, la visibilité arrière n’est pas des meilleures mais le radar de recul fait correctement son boulot, avec même un peu trop de zèle (il émet un bip long alors que l’on peut encore reculer de 40 cm au moins).
Sur la Route des Tamarins, on apprécie le régulateur de vitesse et l’alerte de franchissement de ligne. En fait, il s’agit plus que d’une simple alerte puisque si vous ne réagissez pas instantanément, la voiture corrige d’elle-même sa trajectoire, dans certaines limites cependant, ce n’est pas encore une voiture qui roule toute seule!
Nous n’avons pas osé emmener le Renegade tout beau tout neuf sur un parcours trop défoncé mais nous avons fait mumuse sur un gros tas de terre et sur quelques bosses, suffisamment pour vérifier que le Renegade disposait d’un couple important (350 Nm à 1750 tours) et que celui-ci est parfaitement exploité grâce à la boîte à 9 rapports et un système de gestion électronique de la transmission intelligent, qui répartit efficacement le couple entre les trains avant et arrière. Le Renegade mérite bien son badge Jeep, du moins en version 4x4.
À ce propos, sachez qu’il existe une version 4x4 «trailhawk» (aigle de la piste), avec une garde au sol légèrement plus importante (210 mm au lieu de 198mm), des voies légèrement plus étroites (1541mm au lieu de 1551mm), un bouclier avant profilé différemment, un mode supplémentaire de conduite («rock») et une démultiplication finale plus courte, pour améliorer ses performances en tout-terrain et en faire un vrai franchisseur (sans toutefois égaler un Wrangler).
À l’inverse, le Renegade est également proposé en version 4x2 (traction avant), rabaissé mais tout aussi agile dans la jungle urbaine, et proposé à un tarif qui démarre à 27.900 €, contre 45.000 € pour la version essayée, très optionnée.
N’y allons pas par quatre chemins: allons-y en Jeep Renegade!
