Mis en ligne par rédaction le 18 janvier 2021 (dernière modification le 15 décembre 2023)
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3e acte de la tragédie, de 2020 à 2024, le malus (maintenant calculé selon les normes WLTP) poursuit sa course folle, avec un seuil de déclenchement de plus en plus bas et un malus maximum de plus en plus punitif : 20.000 €, 30.000 €, 40.000 €, 50.000 € et 60.000 € en 2024 (Projet de Loi de Finances).
Forcément, à ce niveau de délire, le malus suscite des critiques de plus en plus vives, parfois compréhensibles, voire légitimes. Par exemple, le dispositif ne tient pas compte du kilométrage réellement effectué par le véhicule et donc la pollution réelle générée. Un propriétaire de Ferrari qui ne roule que le week-end pour se promener pollue beaucoup moins l’atmosphère que le propriétaire d’une petite diesel qui roule dans les embouteillages tous les jours.
D’ailleurs, si on y songe, puisque la pollution atmosphérique est directement liée à la consommation d’énergie fossile, pour que le pollueur soit le payeur, il suffisait de taxer le carburant au litre. Sauf que… le carburant est déjà sur-taxé !
La hausse du Malus s’accompagne de mesures punitives complémentaires : en 2024, le malus n’est plus plafonné à 50 % du prix du véhicule.
Les constructeurs retirent de leur catalogue «Europe» toutes les petites sportives, comme par exemple la Toyota Yaris GR qui avec ces 186 g, voit son tarif passer dans la nuit du 31 décembre 2023 de 50.000 € à 85.000 €, bref, invendable. Les pickups sont aussi dans la tourmente. Mais il y a plus grave : les fortes cylindrées étant stigmatisées fiscalement, les concessionnaires doivent rogner sur leur marge pour les vendre. Et comme il faut bien qu’ils gagnent de l’argent quelque-part, ils reportent leur marge sur les petites cylindrées et les voitures électriques. Oui, vous avez bien lu : l’augmentation du malus sur les grosses voitures thermiques a pour effet la hausse du prix des petites voitures, celles qui sont destinées aux ménages modestes.
La politique du gouvernement conduit également à doper le marché des occasions récentes au détriment du marché du neuf. Mais là aussi, il va y avoir un problème : pour avoir des occasions récentes, il faut vendre d’abord des voitures neuves. Bref, tout le marché automobile est perturbé.
Comme le disait Jacques Chirac, «Les emmerdes volent généralement en escadrille», et au malus CO2 peut éventuellement s’ajouter depuis 2022 un malus au poids…